UN MOIS APRÈS GINA LOLLOBRIGIDA, AU TOUR DE RAQUEL WELCH DE QUITTER CE MONDE…

À un mois d’intervalle, deux belles et dominantes de leur époque, Gina Lollobrigida et Raquel Welch, viennent de rendre l’âme. Mais elles ont tellement illuminé les feux de la rampe, en leur temps, qu’elles demeureront, en quelque sorte, immortelles.

Elles avaient, dans la fleur de leur âge, une extrême beauté en commun. Une beauté extraordinaire qui les a aidées à percer au cinéma comme actrice, mais qui les a longtemps emprisonnées dans des rôles superficiels, les producteurs de films ne misant que sur leur corps magnifique afin d’attirer du financement et beaucoup de spectateurs pour leurs films.

Belle et dominante, Raquel Welch, de son vrai nom Jo Raquel Tejada, le fut dès son adolescence, à 14 ans, quand elle gagne des concours de beauté, en Californie, là où son père, un ingénieur en aéronautique d’origine bolivienne, a déménagé sa famille, en 1942, pour aider à l’effort de guerre.

Dans l’état de l’ouest américain où se situe la Mecque du cinéma, Hollywood, la jeune fille née en 1940 à Chicago, subit peut-être l’influence des stars du grand écran, à cette époque. Très tôt, elle voudra devenir actrice. Et elle veut être une artiste complète. Elle suit des cours de chant, de danse et d’art dramatique.

Ses succès aux concours de beauté lui donnent de la visibilité et lui attirent des contrats de mannequinat. À 19 ans, elle épouse James Welch, son amour d’adolescence rencontré à l’école secondaire (High School). Le temps de lui faire deux enfants, elle se sépare de son époux après seulement trois ans de mariage.

Mère monoparentale, elle vit des temps difficiles. Elle doit combiner de petits boulots : présentatrice météo à la télé, serveuse de cocktails dans un bar, en plus de quelques petits contrats comme modèle; pour arriver à joindre les deux bouts, et de faire vivre sa famille. Deux années après sa séparation d’avec James Welch, elle divorce, en 1964.

Elle se marie ensuite, en 1967, à Patrick Curtis, celui qui l’avait remarquée comme mannequin et qui était devenu son gérant en l’aidant, en 1964, à faire ses débuts comme actrice, sur la chaîne de télévision ABC, dans la série « The Hollywood Palace ».

L’année suivante, il lui avait fait décrocher son premier rôle au cinéma, une petite apparition dans « L’Homme à Tout Faire », un film mettant en vedette nul autre qu’Elvis Presley. Jusque là, elle n’avait pratiquement fait que de la figuration.

Comme gérant, c’est lui qui a conseillé à Raquel de conserver son nom d’ex-femme mariée (« Welch »), plus commode que son nom de famille (« Tejada ») pour l’avancement de sa carrière au cinéma américain.

Si Patrick Curtis, dont Raquel divorcera aussi, en 1972, l’avait d’abord remarquée grâce à une photo d’elle dans un magazine, ce fut encore le cas pour la femme du producteur de films Saul David. En 1965, la carrière parallèle de Raquel Welch comme top modèle continue de prendre de l’ampleur. Beaucoup de photos d’elle sont publiées dans quantité de magazines. Un de ces clichés, dans la revue « Life », fait tout un tabac, et lui vaut de nouveaux et nombreux admirateurs. L’épouse de Saul David, voit cette fameuse photographie, et, très impressionnée, la montre à son mari, qui, à son tour, est ébahie.

David, qui a des connexions avec les gens de l’industrie cinématographique à Hollywood, recommande Raquel Welch aux dirigeants de la 20th Century Fox, qui, également convaincus, sans doute et avant tout par l’admirable beauté de la jeune actrice, lui font signer un contrat de sept ans, pour une série de cinq films à venir. Estimant que son prénom, Raquel, est trop difficile à prononcer, les patrons de la FOX veulent qu’elle le change pour « Debbie ». Ce que la principale intéressée refuse catégoriquement…

Si elle a longtemps caché ses origines latines en consentant, par exemple, à adopter le nom américain de son premier mari, elle finira par en être très fière plus tard, au début des années 2000. Elle fera même la promotion des citoyens et des citoyennes américains ayant, comme elle, la culture latine en héritage. Une cause qu’elle a servie avec brio. Un brio récompensé en 2001 quand on lui a remis un prix : le « Imagen Foundation Lifetime Achievement Award ».

Auparavant, au milieu des années 1960, c’est grâce à ce gros et lucratif contrat, avec la 20th Century Fox, que la carrière de la future diva avait pris son élan. Après un premier rôle véritable dans « A Swingin’ Summer » (1965), Raquel Welch connaît enfin le succès grâce à une bonne performance dans le film de science fiction « Fantastic Voyage » (1966).

Mais, ironie du sort, la même année, c’est dans un film quasi-muet, et raté, où elle ne dit que trois petites répliques, que Raquel Welch déclenchera les passions, et deviendra, du jour au lendemain, un sexe symbole international, et une actrice très recherchée par les studios de cinéma et les agences de mannequins.

Ce n’est pas le film (« One Million Years B.C. ») en tant que tel qui produit cet effet monstre. C’est son affiche promotionnel qui va marquer les esprits. En avant-plan, on y voit le personnage de femme de caverne pré historique, joué par Raquel Welch, vêtue seulement d’un bikini fait de lambeaux de peaux de bêtes. Ce poster fait fureur et bat des records de ventes dans le monde entier. Une légende est née… Et la carrière cinématographique de la nouvelle héroïne, décolle à un train d’enfer…

Jamais Raquel Welch n’aurait pu imaginer un tel scénario. Elle souhaite même que ce mauvais film soit oublié le plus vite possible, pour ne pas qu’il nuise à sa carrière ! Plus tard, dans des entrevues et dans ses mémoires (« Raquel : Beyond the Cleavage », parues en 2010), elle a déclaré que son éducation, dans une famille très catholique, ne l’avait pas pré disposé à devenir un sexe symbole. Ce n’était pas du tout dans sa nature. Elle n’était pas du tout à l’aise avec cette image d’elle-même. Mais, ce fut quand même, pour sa carrière, et pour sa vie, «le plus beau des malentendus»…

Raquel Welch n’était pas dupe. C’est son physique avantageux, ses courbes voluptueuses dans une «impossible taille de guêpe», comme elle le dira dans ses mémoires, qui lui ont ouvert les portes d’une longue carrière, autant comme top modèle que comme star de cinéma. Une longue carrière qui s’est étendue sur cinq décennies, près de 40 films, et une cinquantaine d’émissions de télévision ou de téléfilms. Oui, elle a voulu capitaliser sur sa beauté pour l’avancement de sa carrière au cinéma, mais jusqu’à une certaine limite. Bien que plusieurs producteurs et réalisateurs aient insisté pour qu’elle tourne des scènes de nudité, elle a toujours refusé, y compris dans la célèbre scène de la douche, dans le film western « Les Cent Fusils » (1969).

Et si elle accepta de poser pour Playboy en 1979, c’est à la condition qu’on ne la montre pas totalement nue. Le patron de la revue, Hugh Hefner, acceptera exceptionnellement cette condition, par respect pour celle qui, il le reconnaissait d’emblée, n’avait pas besoin d’être nue pour être séduisante, et être une véritable «bombe sexuelle». Le «scrupule» de Raquel Welch, en ce qui concerne la nudité, n’a pas empêché la revue de lui décerner le titre de «la femme la plus désirable des années ’70. En 1995, Playboy la classera au 3e rang des stars les plus sexy du 20e siècle, derrière Marilyn Monroe, et Jayne Mansfield, mais devant Brigitte Bardot.

La même année, elle est nommée dans le palmarès des cent stars les plus sexy de l’histoire du cinéma. L’année précédente, Raquel Welch avait connu la consécration en recevant son étoile sur le «Walk of Fame» de Hollywood boulevard. Et aussi tard qu’en 2013, au crépuscule de sa carrière, on ne l’avait pas oubliée. La revue « Men’s Health’s » la plaçait au 2e rang sur la liste des femmes les plus «hot» de tous les temps, seulement derrière Jennifer Aniston.

Même si, de son propre aveu, Raquel Welch n’a jamais été une si grande actrice, elle n’a pas été non plus un simple faire valoir d’autres vedettes, à cause de sa grande et sensuelle beauté corporelle. Pas uniquement une belle nunuche se promenant à moitié nue devant les caméras.

En faisant le bilan de sa carrière, dans ses mémoires, elle se dit fière de trois rôles en particulier : celui de Constance Bonacieux dans « Les Trois Mousquetaires » (1973), qui lui a valu un Golden Globe comme meilleure actrice dans une comédie musicale, mettant d’ailleurs à contribution ses talents de chanteuse; celui, très controversé, d’un personnage trans genre dans « Myra Breckinridge » (1970), qui lui a permis d’enfin démontrer ses talents de vraie comédienne; et sa bonne performance dans « Right to Die », un film pour la télévision, qui lui a méritée une autre nomination pour un Golden Globe, en 1988.

Raquel Welch a servi d’exemple et ouvert la voie aux autres actrices qui l’ont suivie à Hollywood. D’abord, à titre de mère monoparentale, alors qu’elle tentait de débuter sa carrière au cinéma, elle a fait preuve de courage, dans une situation précaire, qui n’était pas commune ni bien vue, encore, à l’époque, au milieu des années ’60.

Puis, avec sa beauté légendaire et ses succès comme mannequin et actrice, cette brune exotique a fait voler en éclats le mythe bien établi, et du stéréotype persistant, de la blonde fatale, à la «Marilyn Monroe». Raquel Welch a fait mentir le dicton bien connu, en prouvant que le plaisir et l’idéal de beauté n’étaient pas que pour les blondes…

Elle fut aussi parmi les premières actrices à jouer des rôles principaux dans les films Western. Ce sont les hommes qui étaient auparavant les seules vraies vedettes de ce genre de films.

En tournant des scènes d’amour avec un acteur noir, l’ancien joueur de football vedette Jim Brown, dans « Les Cent Fusils », en 1969, Raquel Welch fait aussi sa marque en faisant sauter la barrière raciste qui interdisait jusqu’alors de tels rapprochements entre personnes de races différentes.

Un autre accomplissement, sa lutte contre l’exploitation sexiste des actrices à Hollywood, lui a pratiquement coûté le reste de sa carrière cinématographique en 1986. En effet, après avoir gagné son procès contre les studios MGM, pour rupture illégale de contrat, elle a vu les portes des compagnies de production de film se fermer presque définitivement devant elle.

En 1982, MGM l’avait engagée pour tourner dans le film « Cannery Row ». Quelques semaines après la signature de son contrat, la firme de production l’avait congédiée sous prétexte qu’elle ne respectait pas ses engagements, car elle ne se se présentait pas, tôt le matin, pour ses répétitions. Or, Raquel Welch, après quatre ans de démêlées avec la justice, a réussi à prouver que MGM avait abusé de sa renommée, en l’embauchant seulement afin d’attirer du financement pour le film qui subissait alors des problèmes de budget, notamment à cause de délais coûteux. Dès le début, leur plan prévoyait de remplacer Welch par Debra Winger.

MGM ajoutait l’insulte à l’injure, en prétendant que Welch, alors âgée de plus de 40 ans, voulait seulement de l’argent comme compensation, car elle devait savoir que les actrices dans la quarantaine n’obtiennent plus de bons rôles au cinéma. Le juge donna raison à l’actrice en lui octroyant un dédommagement de 10,8 millions de dollars. Craignant que son exemple de rébellion soit adopté par les autres actrices, les maisons de production d’Hollywood ont placé le nom de Raquel Welch sur une liste noire, lui fermant ainsi leurs portes.

À partir de là, elle orientera sa carrière vers la TV, en tournant notamment plusieurs téléfilms et en participant fréquemment à des émissions de variété. Auparavant, en 1975, elle avait épaté la galerie, dans une émission de ce genre, en chantant avec Cher.

En parallèle, elle a aussi eu du succès comme mannequin, en illustrant les différentes modes vestimentaires (et de coiffure !) qui se sont succédées au cours des décennies. Dans les années ’80, ses vidéos d’exercice (yoga) et ses livres sur la beauté et la santé, ont également été très populaires et payants. Tout comme la collection de perruques (HAIRuWEAR) qu’elle a lancée ensuite. En 2007, la compagnie de cosmétiques MAC l’a choisie pour être la nouvelle figure emblématique de sa série des «beautés iconiques», chargées de promouvoir ses produits de beauté. À 67 ans, l’âge n’avait pas encore trop abîmé la beauté sublime de Raquel Welch.

Après la nouvelle de son décès, mercredi de la semaine passé, les hommages et les témoignages de respect et d’admiration ont afflué de partout. Les uns soulignant combien elle incarnait le parfait «glamour» artistique; les autres soulignant sa grande carrière, son professionnalisme, sa gentillesse, son sens de l’humour et, bien sûr, le fait qu’elle aura toujours sa place, très élevée, au Panthéon de la Beauté Éternelle.

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Publié par

hacksawreynolds

Rechercher le beau. Dénoncer le ridicule.

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